Le Patrimoine sadébrien
Faune : les OISEAUX, page 1
Etourneau
Cet oiseau à l’aspect peu courant a été photographié dans la neige à Sèvres-Anxaumont en février 2012. C’est un étourneau, mais sa particularité est d’avoir un certain nombre de plumes blanches en diverses parties du corps. On dit qu’il présente des traces d’albinisme dans le plumage (le mot albinisme provient du latin ALBA, qui signifie BLANC). Cette aberration de coloration peut toucher plusieurs espèces d’oiseaux, comme le merle, la pie ou le moineau.
L’identification a été faite par la LPO de la Vienne, à partir de la photo.
La huppe fasciée
La huppe fasciée fréquente les paysages du bocage, où les haies vives et les groupements d’arbres alternent avec les pâturages bien ensoleillés. Elle passe la période hivernale en Afrique et arrive à partir du mois de février. Une fois la période de reproduction terminée, elle repart en Afrique mi-juillet début août.
La forme générale de son corps est assez mince, ses ailes sont courtes, son bec long et fin est légèrement recourbé.
La huppe construit son nid dans une cavité naturelle qui peut être celle d’un arbre creux. Son alimentation est carnivore, elle se nourrit d’insectes et de larves, de chenilles, sauterelles et papillons.
Elle est menacée par l’usage des pesticides et autres produits phytosanitaires.
Statut de l’espèce : La huppe fasciée est protégée en France et inscrite comme espèce en déclin.
Photo Christian Rome
Le héron
Le héron cendré (Ardea cinerea) est un grand oiseau blanc et gris, doté de longues pattes, d’un long cou et d’un bec long et pointu. Il peut atteindre 85 cm de haut et 1,85 m d’envergure. Il pèse 1,5 à 2 kg et atteint en vol la vitesse de 45 km/h. Le héron fait partie des échassiers.
Le héron niche en colonies dans les arbres ou les roselières. Il se nourrit de poissons qu’il chasse à l’affût, de petits vertébrés et d’insectes qu’il trouve dans les zones humides et la campagne cultivée. Il peut rester longtemps immobile dans l’eau, en attente d’une proie. Quand un poisson passe à proximité, il le transperce d’un coup de bec puissant, puis il l’avale entier, tête la première.
Comme il n’y a pas de ruisseaux à Sèvres-Anxaumont, on pourrait s’attendre à ne pas y voir de hérons, mais en fait cet oiseau fréquente volontiers les petits bassins des particuliers, en plus des zones humides.
Le loriot
Le loriot (Oriolus oriolus), de la taille d'une grive, a un vol rapide .
Le mâle a les ailes et la queue noires, le reste d'un jaune brillant, l'œil est rouge carmin et le bec brun-rouge. La femelle est plus terne, le jaune est verdâtre. Le nid est un petit panier suspendu à la fourche horizontale d'une branche. Il est fait de tiges d'herbes, de feuilles, de lanières d'écorce. La couvaison concerne 3 à 5 œufs et dure 14 à 15 jours. Les petits quittent le nid au bout d'une quinzaine de jours.
La nourriture est constituée d'insectes, de petites limaces et de baies.
Il vit dans le haut des arbres où il est très difficile à apercevoir d'autant plus qu'il est farouche et très prudent. On le remarque à son chant typique "didélio" ou "litilidio" parfois accompagné d'un "krêêk" à la manière d'un geai. C'est un migrateur qui nous arrive fin avril début mai et repart en août vers l'Afrique tropicale.
Les deux prises de vue présentées sont celles d'un mâle qui a cru devoir lutter contre un concurrent têtu: sa propre image reflétée par la vitre d'une maison !
On l'entend plus qu'on ne le voit, et son nom est tiré de son chant : Kou Kou. C'est le coucou. De couleur grise, de la taille d'une tourterelle avec la silhouette d'un petit faucon, il est annonciateur du printemps et marque le début de la nouvelle saison. Le folklore raconte que le promeneur, s'il a de l'argent dans sa poche lorsqu'il entend le coucou pour la première fois de l'année, sera riche l'année entière. A vérifier !!! L'oiseau arrive fin mars dans nos contrées après un long voyage puisqu'il a passé l'hiver en-dessous de l'Afrique équatoriale, remontant chez nous soit par Gibraltar, soit par le côté oriental et l'Egypte.
C'est un oiseau solitaire qui consomme insectes et chenilles velues.
Du coucou au cocu il n'y a qu'un pas. En effet le coucou va dans le lit – plutôt le nid – des autres pour y déposer ses œufs. C'est donc un oiseau parasite. Après 12 jours d'incubation, le jeune coucou naissant va pousser les œufs restants hors du nid pour être le seul à être nourri par l'oiseau accueillant qui est d'une autre espèce. Ainsi la mère adoptive est souvent beaucoup plus petite en taille (4 à 5 fois) que le coucou qui va grandir, ce qui est un phénomène exceptionnel dans la nature.
Le jeune coucou nourri par ses parents adoptifs (rouge-queue, rousserole) partira avant la fin de l'été vers le Sud et perpétuera ainsi le cycle de la vie de nombreux oiseaux migrateurs.
PS : Le mot "coucou" est aussi le nom donné à une vieille voiture ou à un avion vétuste. C'est aussi le nom familier de la primevère officinale.
Pour voir une belle photo de coucou, on peut aller sur le site de la LPO de Haute-Normandie.
C'est peut-être l'oiseau le plus connu de tous. Le rouge-gorge (Erithacus rubecula) est un passereau légèrement plus petit qu'un moineau (14 cm pour 20g) ; il doit son nom à la couleur de son poitrail, qui n'est pourtant pas rouge mais plutôt orange foncé. Il est rondelet et haut sur pattes, ses yeux noirs sont caractéristiques. Le mâle et la femelle sont pratiquement identiques.
Souvent très familier, il suit de façon très intéressée le jardinier qui bêche. Son régime alimentaire est surtout constitué d'insectes et d'invertébrés (petits vers de terre). On a déjà vu des rouge-gorges qui, en forêt, suivent les sangliers qui fouillent le sol ou plus modestement les taupes dans l'espoir de croquer quelques vers. Parfois l'oiseau, perché à faible hauteur, observe ses environs, repère sa proie, descend, la saisit et se perche à nouveau. Quand il est à terre il prend une posture dressée en agitant ses ailes et sa queue en permanence.
Sa forme - une boule de plumes - et sa couleur attractive l'ont rendu populaire. L'été, il vit beaucoup dans les boqueteaux et quand l'automne arrive il se rapproche des hommes. L'hiver, on peut l'aider à survivre en lui donnant de la margarine ou des graines de tournesol. Il clame ses titres de propriété en chantant toute l'année, ne se limitant pas à la saison des amours. Ce sont des oiseaux agressifs entre eux. Pour défendre leur territoire, ils se battent entre mâles de façon haineuse et les combats peuvent voir la mort de l'un d'entre eux. C'est un vrai bagarreur et il voit rouge dès qu'un confrère arrive dans son jardin.
A l'opposé de nombreux oiseaux, c'est un solitaire et quand arrive le printemps, il fait son nid dans un trou de mur, sur une étagère dans une cabane de jardin ou dans le lierre accroché à un vieil arbre. Son nid est hémisphérique, à base de mousse, d'herbes sèches, de plumes et de crins. La femelle y pond de 4 à 7 œufs blancs tachetés de brun roux. Les jeunes n'auront pas la gorge rouge mais leur plumage sera brun tacheté pendant plusieurs mois.
C'est un migrateur partiel, c'est-à-dire qu'il n'ira pas passer l'hiver en Afrique, mais descendra de quelques centaines de kilomètres. Ceux du nord de la France, voire d’Allemagne ou de Pologne, arriveront en Poitou aux premiers froids. Le chat est son principal ennemi, alors ne lui mettez pas de graines de tournesol à terre car le petit félin n'en ferait qu'une bouchée.
Il a un cousin : le gorge bleu qui, lui, fréquente les marais salants et que vous croiserez pendant vos vacances dans l'ile de Ré.
La légende dit que le rouge-gorge, en s'approchant du Christ pour lui retirer les épines de la couronne pour le soulager, reçut une goutte de sang qui tacha sa gorge. Il est aujourd'hui le symbole des magasins AUCHAN car il a été choisi pour son caractère sympathique et parce qu'il est proche de l'homme.
La chevêche
Nous pouvons rencontrer autour de notre village essentiellement 3 chouettes :
– la hulotte plutôt forestière dont le hululement sonore est connu de tous : hou hou hou ou .
– L'effraie dite « des clochers » ou « dame blanche », c'est la plus claire d’entre toutes. Elle vit autour des granges et des vieux bâtiments.
– La chevêche - 3 fois plus petite que l'effraie avec ses 350 gr - est de la taille d'une tourterelle.
Il faut savoir que la chouette n'est pas la femelle du hibou. Il y a des hiboux mâles et des hiboux femelles.
Revenons à notre chevêche.
On l'appelle aussi chevêche d'Athéna, Athéna étant la déesse de la sagesse dans l'antiquité grecque.
De petite taille (25 cm de longueur), ronde et trapue, sa silhouette est une petite boule quand elle rentre la tête dans les épaules. Inquiète elle se redresse et fait apparaître ses yeux ronds et jaune d'or. Elle monte et descend sa tête comme un ressort et la tourne dans tous les sens, ce qui la rend presque comique ou du moins sympathique.
Son territoire de prédilection est un vieux verger avec des arbres creux. On peut la voir parfois en plein jour perchée sur le toit ou la cheminée d'une maison.
Elle se distingue des autres chouettes par ses mœurs parfois diurnes.
Son plumage est grisâtre parsemé de taches claires et son poitrail blanchâtre avec des rayures brunes.
Alimentation : la chevêche se nourrit beaucoup de gros insectes, coléoptères notamment, mais aussi de vers de terre et de petits rongeurs, surtout de campagnols.
Reproduction : la femelle pond de 3 à 6 œufs. Les petits quittent le nid vers le 30ème jour avant de savoir voler. Les parents alors les nourrissent à terre, ce qui rend les oisillons très vulnérables.
Menace : la suppression des haies et des vieux arbres ne favorise pas son extension. De plus, l'emploi de pesticides et d'insecticides a une influence néfaste à sa survie.
Les vieilles croyances relatives à la mort ont accentué son déclin. Les chouettes se sont souvent retrouvées clouées sur les portes de grange de nos campagnes.
Heureusement, du moins je l'espère, ces temps sont révolus et beaucoup ont du plaisir à la voir évoluer près de chez eux.
Nous pouvons même favoriser son implantation en posant dans notre jardin à 2 ou 3 mètres de hauteur un nichoir spécial chevêche dit en L renversé.
Je vous invite donc à visiter le site LPO Vienne pour acquérir - pour les bricoleurs - des plans ou directement faire l'achat du nichoir. Vous aurez ainsi peut-être la chance d'avoir une famille de chevêches près de chez vous et pourrez ainsi confirmer la sympathie que dégage ce petit rapace.
Patrice BARRAT
Le merle
Le merle est un passereau de la famille des Turdidés comme la grive. C'est un oiseau bien sympathique, que nous aimons bien à Sèvres-Anxaumont. Le plumage noir uni du mâle contraste avec le jaune orangé de son bec et de l'anneau oculaire. La femelle et les jeunes ont un plumage brun.
C'est un oiseau solitaire, à ne pas confondre avec l'étourneau au plumage tacheté qui lui aime vivre souvent en grand nombre. On dit qu'il siffle, flûte ou babille. La richesse de son répertoire, ses variations mélodiques, font de lui l'un des plus beaux chanteurs ailés.
Chaque merle a son territoire qu'il défend vaillamment et un perchoir dominant (sommet d'un arbre, toit d'une maison ou antenne tv) pour pousser sa chansonnette. Il est très matinal et souvent c'est le premier oiseau que vous entendez le matin. On entend parfois son « pok-pok-pok » d'alarme désignant un prédateur dans son voisinage comme un chat qui rôde. C'est alors un bavardage hystérique très sonore.
Nidification : La femelle construit son nid presque seule dès la fin des périodes de froid vers la mi-mars. Elle y dépose 4 à 5 œufs de couleur turquoise légèrement tachetés. Elle va couver pendant 2 semaines et, 15 jours plus tard, les petits quitteront le nid. Maladroits, ils seront une proie facile pour les prédateurs. La femelle fera souvent une deuxième, voire une troisième couvée dans le même nid.
Le merle est un oiseau des milieux forestiers mais aussi pour notre plaisir des milieux urbains. Il affectionne particulièrement nos pelouses humides pour y extraire avec habileté de nombreux lombrics. Il aime aussi retourner les feuilles mortes pour y trouver des larves d'insectes dont il est friand.
Cet oiseau sédentaire plein de vivacité est facile à observer. Pour l'accueillir près de votre demeure, limitez l'usage des pesticides, plantez des haies diversifiées (troènes, sureaux, pyracanthas) et laissez le lierre sur les vieux arbres. L'hiver, il appréciera les pommes abîmées laissées sous les fruitiers.
Je vous invite à aider cet oiseau à bien passer la période hivernale en attendant le retour du temps des cerises et des merles moqueurs.
Patrice BARRAT
Voir aussi : les oiseaux, page 2
Voir aussi : les oiseaux, page 2