Le Patrimoine sadébrien
L'eau autrefois
Jusqu'à une date relativement récente, il n'y avait pas de réseau de distribution d'eau dans la commune ; il fallait donc se débrouiller localement. L'eau pouvait provenir d'un puits, souvent assez profond dans la commune. Il existait parfois un droit de puisage pour les voisins ; ailleurs certains puits étaient communaux. Dans certaines maisons, une citerne située dans la cour recueillait l'eau des toits pour divers usages, mais on ne la buvait pas. Par ailleurs, les mares étaient nombreuses dans la commune, chacune étant réservée à un usage particulier (voir la page consacrée aux mares).
Pour ce qui est de l'eau potable, certains devaient parfois aller la chercher à un puits voisin avec deux seaux. Cette eau était utilisée pour la cuisine et la boisson (mais il est vrai qu'on ne buvait pas que de l'eau !) A la maison, il y avait un évier en pierre où l'on mettait le seau d'eau ; cet évier s'écoulait à l'extérieur par un trou dans le mur. Pour se laver, on disposait dans les chambres d'une table de toilette avec un broc et une cuvette ; et on pouvait avoir de l'eau chaude en mettant une casserole sur le feu ; la toilette commençait par le haut et finissait par le bas. Une fois par semaine, c'était la grande toilette ; certains la faisaient dans un ponneau que l'on amenait dans la cuisine et chacun y allait à tour de rôle. Evidemment, dans ces conditions, on ne gaspillait pas l'eau !
La nuit, il y avait un pot de chambre dans les chambres ; on allait le vider dehors le matin. Au fond du jardin, on trouvait généralement une petite cabane en planches qui servait de WC ; il fallait la vider environ une fois par an.
Les anciens de la commune se souviennent encore qu'à une époque lointaine c'était la coutume de faire une grande lessive une ou deux fois par an, pour bien laver les draps, on appelait cela "faire la bugée". On utilisait pour cela une ponne, c'est-à-dire une sorte de grand tonneau, en bois, en terre ou en pierre. On plaçait des sacs de cendre au fond, la cendre provenant en principe de sarments de vigne. Puis on plaçait les draps au-dessus et on les arrosait longuement avec de l'eau bouillante. Après cela, les femmes allaient rincer le linge dans une mare, à genoux dans un baquet et elles se servaient d'un battoir pour faire sortir la lessive. Ensuite le linge était étalé sur l’herbe pour sécher.
Par la suite, en utilisant une lessiveuse posée sur un trépied, on s'est mis à faire la lessive toutes les semaines (ou tous les quinze jours). On faisait bouillir le blanc, les draps, les torchons dans la lessiveuse, puis on mettait une grande planche dans un ponneau pour battre le linge, qui était rincé trois fois. Les bleus de travail étaient lavés à part, sans bouillir.
Dans les fermes, les animaux s'abreuvaient dans des timbres (= des auges) situés à côté du puits ou ils allaient à la mare. L'été, ils buvaient matin et soir. L'hiver ils sortaient seulement le soir pour s'abreuver. Mais lors des grands froids, certains hivers, les vaches et les chevaux ne sortaient pas des bâtiments ; pendant parfois près d'un mois ils s'alimentaient à l'intérieur et s'abreuvaient dans un seau qu'on avait rempli à la citerne ou au puits.
C'est en juin 1944 que le conseil municipal, suite à une période de sécheresse, décida de faire établir un réseau de distribution d'eau potable dans la commune. Un syndicat intercommunal fut créé en 1952 regroupant huit communes, afin d'exploiter les ressources en eau d'un puits creusé à Bonnes dans les alluvions de la Vienne. Plusieurs autres communes adhérèrent à ce syndicat par la suite. La première installation dans la commune a eu lieu en 1961 et concernait l'école, puis le bourg. L'eau est arrivée aux Bordes en 1965. Un nouveau château d'eau a été construit ensuite aux Grangeries pour desservir les villages de Chantelle et Anxaumont. Et maintenant on peut sans problème consommer beaucoup plus d'eau qu'autrefois. On peut même prendre plusieurs douches le même jour si on en a envie ! Quel progrès !
Timbre
Ponne
Evacuation de l’eau usée provenant de l’évier